• Les fables de La Fontaine

     

    Jean de La Fontaine 

    (1621- 1695)

     

     

    - Poète / Moraliste / Fabuliste / Romancier

     

    - Études de rhétorique Latine

     

    - Voué à une carrière mais retour aux études de droit

     

    - Proche du surintendant des finances (chargé d'ordonner les dépenses de l'État) Nicolas Fouquet sous Louis XIV

    Œuvres :

     

    Fables (1668, 1678, 1693)

     

    Contes

    - Académie française en 1684

     

    - Parti des Anciens dans la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes.

    Fables (1678) Livre 2

    (La Question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours)

    • La fable : l'ironie/humour/comique systématique

    • Contrairement à La Bruyère (ex : Les caractères) → les psges de la cour pas aisément identifiables mais plutôt des caractères

    • Bcp plus de présence de psges humains dans le livre 2 que le 1

    • 1. Pièce de Θ

    • 2. Légende, Mythe, histoire fab

    • 3. Mensonge, fiction

    • PLAISIR

    • Rimes

    • Une ou plusieurs morales pas toujours Explicites

     

     

    XIII. Les Deux Coqs

    Fable

    - Louis XIV a dépensé beaucoup d'argent public pour les guerres

    - Une satire

    - Commentaire par le biais de 3 lectures de la fable (3 parties)

    Écriture de la Fable:

     

    - Inspiré de la fable d’Ésope : Les Deux Coqs et l'Aigle

    Axes de lecture

    Élargissement (si JdLF critique les femmes il est évident que cela à beaucoup évolué : droits de la femme ; S.de Beauvoir)

    - Comment La F réalise t-il par le biais de la fable une parodie d'épopée et une critique des femmes ?

    I. Récit Didactique

    1 : - aspect récit/moralité - tps verbaux - schéma narratif et strophes hétéro-métrique (longueur de vers diff)

    - 2 tps dans 1 morale

     

    2 : - voc fermier/animalier/familier - ref homme/animal

     

    3 : - animalisation des caractères - coqs : fierté, agressivité - vautour : rapace, mortifère

     

    Concl I : Moralité explicite : la fiérté mène à la perte (presque poncife : banal?) APHORISME

     

    II. Allégorie de la conquête, réflexion militaire

    1. Analogie de la conquête militaire et féminine

    Guerre de Troyes / Amour

     

    2. Relecture national …

    - Lecture historique : 2 nobles en duel / fronde (révolte nobiliaire du xviie siècle) = autodestruction de la France

    - Aspect héroï-comique presque burlesque (porte crête → armée ; coqs → symbole nat ; vautour → attend une faiblesse de la france)

     

    Concl II : moralité change → un avertissement à Louis XIV par ex

    Bellicisme (idéologie renvoyant à la tendance à préconiser l'emploi de la force)

     

    III. Satire des comportements des H et des F

    1 : - Hélène : responsable de la Guerre de Troyes (plus belle femme du monde hormis la déesse Aphrodite ;elle est mariée à Ménélas, roi de Sparte, avant d'être enlevée par Pâris, prince troyen — cet événement déclenchant la guerre de Troie qui oppose Grecs et Troyens)

    FEMME RESPONSABLE

    - Construction des 2 premiers vers : femme arrive : catastrophe

     

    2 : portrait satirique de la femme / misogyne

    que des apparences extérieurs

    venin à l'intérieur

    attire : coquet-caquet (paronyme) / jalouse rage

     

    3. Une morale implicite

    a) relation amoureuse : homme arrogant

    - possession - fierté - conquête en foules

    b) « Défions-nous du Sort » → faire attention aux ongles du vautour …

    La diérèse sur « Défions » insiste sur l’importance de la méfiance

    Allusion à sa conception du couple / amertume envers sa femme (dettes envers Marie Héricart)

     

     

    À Madame de Montespan (Épître)

    Épître dédicatoire sur la Fable (Fable)

    - Dédicace à Mme de Montespan alors favorite du roi Louis XIV depuis 10 ans

    - Volonté de pouvoir publier son ouvrage grâce à son aide

    - Commentaire linéaire en 3 parties

    Écriture de la Fable:

    - Éloge

    - Séduction

    - Fortement connoté (divin, ambiguïté charnel ...)

    Axes de lecture

    Élargissement (L.F dans Les Deux Coqs insiste sur la méfiance envers les femmes … / Épître Voltaire dans Zadig)

    - Comment La F réalise t-il une dédicace poétique par le biais de son épître a Mme de Montespan ?

    I. Défense, éloge de la Fable (v.1 à 10)

    1. Les pouvoirs magiques de la Fable

    Liste des atouts :

    a) « bel art » (v.6) → technique, artisanat, savoir faire, invention → au delà de l'humain (Ésope, antique …)

    b) « charme » (v.7) → sortilège magique

    v.7-8 : « âme attentive […] captive »

    procédé : « rendre » → transformation magique de la fable

    « mène à son grès »(v.10) = conclusion POUVOIR DES FABLES

    auditeur plus libre mais emporté ; → écouter le propos

    c) Une œuvre qui touche « les cœurs et les esprits » (v.10)

    pas seulement la beauté, mais aussi l'émotion, l'intelligence

    PLACERE MOVERE DOCERE Classique = séduction + réflexion

     

    2. Éloge de la Fable

    a) « L'apologue est un don qui vient des Immortels » (v.1)

    don des dieux = aphorisme (résume un principe)

    Fable → apologue = Récit ET Leçon

    + Sens laudatif (cadeau divin, discours visant à glorifier les mérites de quelque chose)

     

    b) »Mérite des Autels » (v.3) → culte à la Fable & divin, religieux

     

    c) « Le Sage » : Périphrase pour l'inventeur de la fable Ésope, Majuscule marque de respect de la part de L.F

    Sagesse pour l'humanité → « Nous »

     

    II. Apostrophe et prière à Olympe (v.11 à 23)

    1. Une demande concrète

    a) L'impératif et l'apostrophe (Ô)

    b) L'emploi du futur (soutient comme déjà acquis)

     

    2. Un portrait en contraste entre L.F et Mme de Montespan

    a) « Tout auteur qui voudra vivre encore après lui doit s'acquérir votre suffrage » (v.17-18)

    → Celle qui détient le goût, le sens esthétique = Jugement de Valeur

     

    b) « Eh ! Qui connaît que vous les beautés et les grâces » (v.22)

    → Symbole du savoir, culture, bon goût

    (pas courant de demander protection à une femme d'habitude directement au roi ou mécène … )

     

    3. L'utilisation du Chleuasme (ironie, sarcasme)

    Procédé d’auto-dépréciation pour mieux convaincre

    « Daignez porter les yeux » (v.13) « de vous que mes vers attendent tout leur prix » (v.19)

    Comme si L.F faisait la révérence devant elle presque physique …«je ne mérite pas une faveur si grande» (v.36)

     

    Transition : pour l’œuvre ou la femme ?

    III. Une Fable à double sens (v.24 à 41)

    1. Un éloge paradoxal ?

    L'éloge d'un mensonge que l'on croît et qui reste magique et manipulateur

    « vous savez quel crédit ce mensonge a sur nous » (v.38)

    Un sens de la fable est mensonge … Indice ?

     

    2. Honorer la favorite

    On pourrait supposer que la favorite à eu une relation avec L.F avant le règne de Louis XIV

    Amitié – Intimité ?

     

    a) « il faut réserver à d'autres cet emploi » (v.26)

    à plus grand maître … Louis XIV … le maître de l'Olympe/ d'Olympe

     

    b) Des compliments sur Mme de Montespan différents … beauté et grâce

    « tout est charme dans vous » (v.23) → compliments non pas pour une œuvre litt mais une femme …

    « Ma Muse » (v.24) → elle l'inspire physiquement …

    « s'étendre davantage ; » (v.25) sens premier ? Pourtant L.F doit céder la place a Louis XIV !

     

    3. L'accession à la divinité

    « le temps » (v.15) → immortalité / source d'inspi éternelle

    « Protégez désormais le livre favori » (v.31) → si avant Louis XIV une espérance était possible DESORMAIS elle peut au moins JUSTE le soutenir

    « bâtir des temples » (v.41) → comme une déesse d’ailleurs le surnom donné « Olympe » n'est pas anodin

    Construction dithyrambique des vers (enthousiasme sur l'irrégularité des mesures mais aussi des louanges excessives ...)

     

     

    I. Les Animaux malades de la peste

    Le récit conte les ravages causés par la peste, vue comme un châtiment divin, puis se concentre ensuite sur la recherche d’un sacrifice afin d’arrêter l’épidémie. La fable garde l’univers animal généralement utilisé par La Fontaine, et se construit par les discours successifs du lion, du renard et de l’âne, pour arriver à une morale sur l’injustice qui caractérise les relations entre les puissants et les faibles.

    Axes de lecture

    Élargissement (objectif des fables : accession à la sagesse ici pouvoir mais aussi femme, guerre, fortune …)

    - De quelle manière La Fontaine nous apporte-t-il un témoignage engagé sur son époque ?

    1. Une fable vivante et complexe

    a) Une écriture rythmée.

    - Ponctuation abondante → rythme rapide.

     

    - Hétérométrie des vers : alexandrins et octosyllabes, un vers de trois pieds « Le berger »(v.29).

    → Rythme différencié.

     

    - Figures de style : rythme & vie à l’écriture : //ismes (v.14), chiasme (v.7), énumérations (v.36, v.45)

     

    - Alternance entre narration et discours direct = rythme et impression de réalité, de proximité (discours direct)

     

    b) Une structure complexe. Une fable longue avec 64 vers et de nombreuses étapes :

    Situation intiale : v.1 à 14 : divisée elle-même en deux parties :

    v.1-5 : définition de la peste

    v.6-14 : société en désordre

     

    Péripéties :

    • discours du roi avec proposition, confession et morale.

    • discours flatteur du renard.

    • description de la cour et de son hypocrisie.

    • discours de l’âne.

    • conclusion.

     

    Morale : v.63-64

     

    Alternance discours/narration. Plusieurs discours. Trois parties divisées à l’intérieur : introduction, péripéties, conclusion/morale.

     

    1. La dramatisation de la situation initiale

    a) La dramatisation du mal

    L'article indéfini (« Un mal »), la répétition de mal (v.2) ainsi que les 2 propositions relatives

    Effet d'attente, le mal est caractérisé seulement au v.4 : « La Peste ».

     

    Mise en scène/ personnification du mal = terreur (au XVIIe : mal associé au diable, le « malin » = forte connotation religieuse)

    « Un mal qui répand la terreur »(v.1) : allusion à Œdipe de Sophocle (mauvais comportement des Hommes = châtiments avec la nécessité d’une victime expiatoire)

     

    Majuscules à « Mal » et « Ciel » = crainte du monde divin qui sanctionne les mauvaises conduites (« pour punir les crimes de la Terre »)

     

    Rimes « fureur » et « terreur » = impression de peur. Son « reur » = tonnerre (punition divine) + souligne l'association sémantique des 2 termes : fureur divine = terreur

     

    Chiasme v.7 : répétition de « tous » = universalité du mal

     

    Négations (v.7 à 11) : manque/privation => Description monde apocalyptique, cauchemardesque : (v.10 à 14)

     

    b) La dédramatisation

    Référence légendaire et mythologique avec « l’Achéron »(v.5). Fleuve de l’enfer chez les Grecs séparant roy des vivants et morts. « Achéron » métonymie : la mort

     

    Personnification de la peste : « Capable d’enrichir »(v.5) : surprenant : connote positivement la mort

    Dédramatise : rappelle au lecteur qu'il lit une fantaisie

     

    Allusions à d'autres fables : - (v.11-12) : Le Loup et L'Agneau - (v.13) : Les deux pigeons

     

         II. Un témoignage satirique et critique de la justice et du pouvoir de son temps

    a) Différentes stratégies argumentatives pour différents statuts sociaux (Animaux personnifiés)

    - Le lion, le roi, parle le plus longtemps. Il se pose en arbitre. Il cherche à convaincre en exposant un raisonnement logique et utilise d’une question rhétorique (cf txt)

     

    - Le renard ne s’exprime pas sur le fond, mais cherche à persuader l’auditoire de l’innocence du roi, et le roi de sa fidélité (malin comme dans Le corbeau et le renard)

     

    - L'Ours, le tigre, les mâtins sont des aristocrates puissants (la force encore)

     

    - L’âne par contre n’argumente pas. Il apporte juste un témoignage dans une courte réplique. De plus, il s’accuse lui-même. Il n’a pas l’éloquence des deux précédents personnages.

     

    Le puissant est le juge, le courtisan joue son rôle et le faible (Tiers-Etat) fait tout pour devenir le bouc-émissaire.

     

    b) Une ironie puissante.

    - Éloge ironique du roi : le roi est présenté par le renard comme bon, alors que c’est un prédateur

    - Description ironique de la cour

    - Ironie de la conclusion : blâme de l’âne (peccadille=faute légère).

     

    c) dénonciation de l’injustice et de la superstition.

    Présentation traditionnelle de la peste dans l’Ancien régime comme étant un châtiment divin, car pas de compréhension scientifique à l’époque de la maladie, qui bouleversait la société « Inventa pour punir les crimes de la terre »(v.3).

     

    Champ lexical de la religion : pour La Fontaine, origine divine de la peste n’est pas avérée : « Peut-être il obtiendra la guérison commune »(v.20), « peut-être » = incertitude dans la solution du sacrifice proposé.

    → Sacrifice contraire à la morale chrétienne.

    - Remise en cause du clergé : « Un loup quelque peu clerc… » (v.56)

     

    - Jugement péjoratif sur la cour et la figure caricaturale du courtisan avec le Renard.

     

    - Punition à mettre en parallèle avec le châtiment pour braconnage, l’âne a utilisé les ressources d’une terre ne lui appartenant pas comme des paysans chassant sur les terres d’un seigneur.

     

    - Morale montre que les jugements dépendent du rang et non de la culpabilité. (v.63-64) : parodie de justice, puisque le moins fautif est condamné.

     

    Conclusion :

    A travers ce récit, nous assistons à la démonstration de la loi naturelle et sociale, " La raison du plus fort ".

     

    Aussi un témoignage sur les mœurs de son temps :

    - peste = punition divine combattu par la religion

    - le jugement tombe sur le plus faible (protéger les puissants)

    - violence de la fable

    = La Cour lieu de l'hypocrisie honnêteté et vertu

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